Tout bâtiment peut être durable
Même les bâtiments plus anciens et énergivores peuvent être améliorés. La rénovation des bâtiments existants peut réduire leurs émissions de gaz à effet de serre (GES) tout en améliorant leur efficacité énergétique et en les rendant plus sains pour leurs occupants.
Selon les estimations des Nations Unies, plus de la moitié des bâtiments qui seront en exploitation en 2050 sont déjà construits. Puisque les bâtiments ont une longue durée de vie et qu’ils contribuent aux changements climatiques, il est crucial de favoriser la rénovation des bâtiments existants à des fins d’efficacité énergétique et de réduction du carbone.
Relever le défi climatique
Les nouvelles constructions à elles seules ne suffiront pas à réduire les émissions de carbone du Canada. Il faudra rendre à carbone zéro des milliards de pieds carrés de bâtiments existants pour aider le pays à atteindre ses cibles de 2030 en matière de carbone et son objectif de décarbonation pour 2050.
Le Canada peut réduire les émissions de GES du secteur du bâtiment de 17 pour cent par rapport à leurs niveaux de 2005 s’il s’assure dès maintenant que tous les nouveaux bâtiments de grande envergure soient à carbone zéro. Le Canada pourrait aussi réduire les émissions de carbone de 51 pour cent en rénovant les grands bâtiments existants pour en faire des bâtiments à carbone zéro.
Pour accélérer la rénovation de bâtiments à carbone zéro, le CBDCA collabore avec des décideurs et des intervenants du secteur du bâtiment. Notre Programme du bâtiment à carbone zéro encourage tout le monde à considérer le carbone en tant qu’indicateur clé de la performance. Pour accélérer les rénovations sobres en carbone à grande échelle, nous réalisons des recherches, nous offrons de l’éducation et nous avons élaboré les normes du bâtiment à carbone zéro.
Créer des emplois verts
La rénovation des bâtiments existants peut créer des emplois qui resteront en demande à mesure que le bâtiment sobre en carbone deviendra la norme. C’est ce que nous appelons « l’économie de la rénovation » dans laquelle la demande pour la rénovation de bâtiments écoénergétiques et sobres en carbone stimulera la croissance de l’emploi et l’innovation dans la chaîne d’approvisionnement.
Les rénovations peuvent aider le Canada à relancer l’économie post-pandémie. Notre recherche intitulée Le bâtiment durable comme élément moteur au Canada illustre le potentiel d’un investissement gouvernemental dans une reprise verte : 1,5 million d’emplois directs en bâtiment durable et 150 milliards $ en PIB d’ici 2030.
Bâtir une économie de la rénovation
Le CBDCA, de concert avec ses membres et ses parties prenantes, jette les bases d’une économie de la rénovation. Voici comment :
Analyse comparative
Pour améliorer la performance énergétique et réduire les émissions de GES des bâtiments, leurs propriétaires et gestionnaires doivent en connaître la performance et savoir comment elle se compare à celle de bâtiments semblables. C’est ce qu’on appelle l’analyse comparative et c’est un volet essentiel pour identifier les bâtiments à rénover. L’analyse comparative est une bonne chose à l’échelle d’un bâtiment ou d’un portefeuille, mais les décideurs tirent également parti d’une vue plus globale, à l’échelle d’une ville, d’une province ou du pays.
Certains des principaux propriétaires et gestionnaires immobiliers du Canada se font les champions de l’analyse comparative et de la divulgation des données par l’entremise de l’initiative Défi Divulgation du CBDCA. En faisant le suivi des données de l’ensemble de leur portefeuille immobilier et en les rendant publiques, ils permettent à d’autres propriétaires de bâtiments de comparer la performance de leurs propres bâtiments, ce qui facilite l’identification des bâtiments qui affichent des piètres performances en matière de carbone, d’énergie, d’utilisation de l’eau et de production de déchets.
Financement
Les rénovations sont nécessaires pour le respect des engagements climatiques du Canada, mais elles ne se font pas assez rapidement. Le financement est un obstacle important. L’aide aux propriétaires pour débloquer du financement public et privé pourrait augmenter le nombre de rénovations de bâtiments.
L’Investor Confidence Project (ICP) rend les rénovations plus attrayantes aux yeux des investisseurs. Il normalise l’approche à la planification et à la réalisation des rénovations en utilisant les meilleures pratiques de l’industrie pour réduire les risques et rationaliser les approbations. Les projets qui ont suivi les protocoles de l’ICP peuvent obtenir la certification Investor Ready Energy Efficiency (IREE) de l’ICP. Cette certification est décernée à la suite d’un examen de tierce partie effectué par un évaluateur de l’assurance qualité qualifié. Ce processus montre aux investisseurs que les projets certifiés ont pris les mesures nécessaires pour que les bâtiments réalisent les économies d’énergie prévues.
Main-d’œuvre
À la grandeur du Canada, des villes ont déclaré l’état d’urgence climatique et adopté des règlements audacieux en matière de bâtiments sobres en carbone. Pourtant, la formation et l’éducation n’ont pas suivi. Si l’on veut sérieusement effectuer des rénovations à carbone zéro, il faut investir dans la main-d’œuvre.
Le CBDCA collabore avec des parties prenantes pour identifier les lacunes dans la formation de la main-d’œuvre en vue des rénovations et des constructions sobres en carbone. Pour que les bâtiments réalisent les économies d’énergie et les réductions de carbone prévues, il est important que la main-d’œuvre acquière de nouvelles compétences et suive une formation connexe. Le CBDCA soutient la coalition Workforce 2030, un groupe d’employeurs, de syndicats et d’éducateurs déterminés à rendre la formation en bâtiments sobres en carbone plus accessible. Ensemble, nous nous efforçons d’étendre les compétences et les connaissances en matière de sobriété en carbone tout en faisant croître la main-d’œuvre par le recrutement de communautés sous-représentées.