Une perspective mondiale sur la décarbonation
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Au début mars, la France a accueilli le Forum Mondial Bâtiments et Climat qui s’inscrit dans le prolongement de la COP28 et où 28 pays ont soutenu l’initiative « Buildings Breakthrough ». Un millier d’organisations impliquées dans le secteur du bâtiment et 80 délégations ministérielles de différents gouvernements ont été invitées, dont le Conseil du bâtiment durable du Canada (CBDCA).
En tant que premier Forum Mondial Bâtiments et Climat consacré à la décarbonation et à la résilience climatique du secteur du bâtiment, le Forum visait à établir un cadre général pour la coopération et les implications internationales nécessaires pour faire progresser la décarbonation, l’adaptation et la résilience du secteur du bâtiment d’ici 2050.
La participation à des événements internationaux permet au CBDCA d’explorer les pratiques de pointe, d’échanger des idées sur l’innovation canadienne et de mieux comprendre les pressions mondiales qui façonnent le secteur de l’immobilier. Pendant son séjour à Paris, le Président et chef de la direction du CBDCA , Thomas Mueller, a participé à des événements préliminaires au forum, notamment à une table ronde sur la réhabilitation des bâtiments lors du symposium Construction21 intitulé « T’es COP ou pas Cap? » Il a également animé des discussions lors d’un atelier organisé par l’U.S. Green Building Council, le ministère britannique de la Sécurité énergétique et de la neutralité carbone, et le Forum Enniscourt sur la manière dont les politiques peuvent faire progresser des collectivités résilientes à faible émission de carbone et promouvoir une meilleure qualité de vie.
M. Mueller a également animé un groupe de discussion du forum plénier intitulé « Multilevel Action to Strengthen the Declaration de Chaillot ». La déclaration a été publiée lors du Forum et signée par 70 pays, dont le Canada. Les mesures prioritaires du programme Buildings Breakthrough 2024-2025 ont également été annoncées, et mettent l’accent sur : les normes et certifications, la création de la demande, le financement et l’investissement, la recherche et le déploiement, les capacités et les compétences.
« Ce fut un plaisir de participer aux discussions importantes qui se déroulent au sein et autour du Forum », a dit M. Mueller. « L’échange de pratiques et d’approches de premier plan et la discussion sur les difficultés peuvent aider toutes les nations à accélérer la transition vers des bâtiments résilients à carbone zéro. L’attention portée aux bâtiments à l’échelle mondiale aura des répercussions significatives sur le marché canadien, comme le montrent la prolifération et l’adoption croissante des normes internationales en matière de rapports. En participant à l’échelle mondiale, le CBDCA peut faire part de l’innovation canadienne en matière de bâtiments à carbone zéro et fournir une meilleure vision des efforts de décarbonation requis pour notre secteur du bâtiment dans un avenir proche. »
Que contient la déclaration?
La « Déclaration de Chaillot » est le premier cadre mondial sur la décarbonation de l’environnement bâti, engageant les signataires à établir et à mettre en œuvre des voies de décarbonation et de résilience pour les bâtiments.
S’harmonisant avec l’Accord de Paris, et tirant parti des politiques et autres mesures, la Déclaration fait progresser la prise en compte d’une approche du carbone sur l’ensemble du cycle de vie de construction et de rénovations. Parmi les autres priorités figuraient la résilience en tant que résultat, la progression de la modernisation, la réaffectation ou la réutilisation des actifs existants, l’utilisation de matériaux de construction à faible teneur en carbone et la réduction des répercussions sur l’environnement. L’énergie est également un élément important, car l’électrification des bâtiments nécessitera une plus grande efficacité et l’adoption de mesures de performance passive.
D’un point de vue politique, la Déclaration a renforcé l’importance de veiller à ce que les codes du bâtiment reflètent les aspirations de l’Accord de Paris. Les normes volontaires et les systèmes d’évaluation sont également reconnus comme des mécanismes importants pour faire progresser l’innovation sur les marchés immobiliers nationaux. Les leviers politiques ont également été jugés importants pour établir des cadres financiers afin d’accélérer la construction et la rénovation de bâtiments à faible émission de carbone et de promouvoir la production et l’utilisation de matériaux à faible émission de carbone.
« La Déclaration explique comment les gouvernements peuvent mener la transformation grâce à des politiques d’achat progressives, des aides financières et des investissements dans le renforcement des capacités de la main-d’œuvre », a déclaré M. Mueller. « Je me réjouis des progrès réalisés par le Canada dans ce domaine, notamment de l’Initiative de rénovations énergétiques de bâtiments, la Stratégie pour un gouvernement vert qui donne la priorité aux bâtiments à carbone zéro pour les bâtiments appartenant ou loués par le gouvernement, et la future Stratégie canadienne pour les bâtiments verts. La Déclaration souligne l’importance des normes et certifications volontaires comme LEED et les normes du bâtiment à carbone zéro, qui aident le secteur du bâtiment à progresser plus rapidement dans la mise en œuvre et la vérification de leurs objectifs et mesures en matière de développement durable. »
Qu’est-ce que cela signifie pour le Canada?
En tant que signataire de la Déclaration, les engagements auront des répercussions sur les politiques liées aux bâtiments à l’échelle fédérale, ainsi que sur les gouvernements provinciaux et municipaux. Au Canada, il s’agit de politiques fédérales telles que la future Stratégie canadienne pour les bâtiments verts, les stratégies d’achat de produits propres et la Stratégie pour un gouvernement vert. Pour le secteur privé, cela signifiera une évolution vers des attentes accrues de la part des gouvernements et des investisseurs en ce qui concerne la réalisation, l’évaluation et la divulgation de la performance carbone et des mesures de résilience pour les actifs et les portefeuilles immobiliers. Les stratégies et les outils de financement de projets, ainsi qu’une taxonomie verte, seront d’une importance cruciale pour faire progresser la décarbonation dans le secteur immobilier. Une taxonomie verte a été recommandée au ministre des Finances dans le cadre des consultations prébudgétaires.
« Au retour de Paris, il est maintenant clair que le Canada est sur la bonne voie et que dans certains domaines, comme la construction et la rénovation de bâtiments à carbone zéro , il est à la pointe à l’échelle internationale », a déclaré M. Mueller. « Mais il reste encore beaucoup à faire pour encourager la modernisation des bâtiments par le biais de la planification de la transition et pour valoriser les bâtiments durables pour l’innovation, la croissance économique et la résilience. En examinant la Déclaration, cela m’encourage de voir à quel point les programmes et les normes du CBDCA sont harmonisés avec les pratiques exemplaires internationales et les objectifs climatiques. »