Question d’équilibre: Bâtir pour assurer la résilience tout en réduisant le carbone
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- Résistance
Même si tous les êtres humains de la planète arrêtaient aujourd’hui d’émettre des gaz à effet de serre, les émissions de carbone que nous avons déjà rejetées continueraient de changer le climat de la Terre pendant de nombreuses générations. Ces changements comprennent notamment la hausse des températures et des événements météorologiques plus fréquents et plus extrêmes.
Les dommages causés par les événements météorologiques extrêmes surviendront à l’échelle des bâtiments, des collectivités et des villes. Selon l’Institut climatique du Canada, le nombre et le coût des événements météorologiques catastrophiques de la dernière décennie uniquement ont été deux fois plus élevés que le nombre et le coût combinés de tous les événements de ce type enregistrés dans les quatre décennies antérieures.
Le coût de l’inaction ou de l’action tardive augmente. En plus de la transition vers le carbone zéro, nous avons également besoin d’une transition vers la résilience.
C’est pourquoi le CBDCA qui se consacre déjà à l’atténuation du changement climatique par la réduction des émissions se consacre également à l’adaptation de l’environnement bâti pour assurer la résilience des collectivités et maintenir la confiance de la société envers l’environnement bâti face aux événements météorologiques de plus en plus extrêmes. L’équipe du CBDCA et ses précieux bénévoles désirent partager quelques idées et ressources sur l’intégration de la résilience dans vos projets LEED et de Bâtiment à carbone zéro.
« Nous disposons déjà de nombreuses solutions de bâtiments pour favoriser l’adaptation et l’atténuation face aux événements météorologiques de plus en plus extrêmes », explique Michael Sugar, directeur du bâtiment à carbone zéro au CBDCA. « La capacité de survie passive et l’élimination des émissions de carbone opérationnel, pour commencer, constituent une base solide pour les bâtiments résilients. »
Certaines caractéristiques – comme les toitures vertes, les fenêtres et façades à haute performance et l’isolation à haute performance – peuvent contribuer à améliorer la résilience dans les périodes d’extrême chaleur et de froid extrême.
« Des éléments de conception comme les murs Trombe peuvent absorber passivement la chaleur pendant le jour et l’irradier pendant les nuits froides », explique Michael Sugar. « L’eau a également une haute capacité de stocker la chaleur et c’est pourquoi les ‘murs d’eau’ sont en cours de développement comme éléments résilients pendant les épisodes de froid. »
Lorsqu’on songe à améliorer la résilience face aux vagues de chaleur, l’emplacement et l’orientation du bâtiment sont cruciaux.
« Les arbres, les bâtiments voisins et les autres éléments prévus sur le site peuvent contribuer à l’ombrage », ajoute Suger. « L’orientation est-ouest du plus long axe d’un bâtiment peut optimiser l’apport de lumière naturelle et réduire les gains solaires en été lorsque le soleil est haut. Les panneaux solaires peuvent être installés de manière à optimiser la production d’énergie et à fournir de l’ombrage. D’autres éléments peuvent améliorer la résilience face à la chaleur extrême, notamment les structures végétalisées, les surfaces plantées ou perméables, ainsi que les stratégies de ventilation passive. »
Au cours des dernières années, des épisodes de chaleur extrême, souvent associée à une piètre qualité de l’air en raison des feux de forêt, ont mis en évidence le besoin urgent d’approches résilientes pour gérer la température et la qualité de l’air intérieur dans de nombreuses municipalités canadiennes. Selon un rapport de Santé Canada publié en 2022, le nombre de jours où la chaleur a atteint des niveaux extrêmes est passé de un à trois jours par année, ce qui a eu comme conséquence d’accroître en moyenne de 2 % à 13 % le risque de mortalité dans les villes canadiennes.
En 2023, des températures extrêmement chaudes associées à une mauvaise qualité de l’air en raison de la fumée de feux de forêt ont renforcé la nécessité d’adopter des approches plus résilientes au refroidissement de l’air et à la qualité de l’air intérieur dans la plus grande partie de l’Amérique du Nord. Les records de chaleur et d’humidité qu’ont connus l’Ontario et le Québec en ce début de septembre ont également mis en évidence le besoin éventuel de rénover les bâtiments, y compris les résidences et les écoles.
« Les gens cherchent de plus en plus à refroidir l’air intérieur et à fermer leurs fenêtres lorsque la qualité de l’air extérieur est mauvaise », souligne Mark Hutchinson, vice-président des programmes du bâtiment durable et de l’innovation au CBDCA.
« Que la climatisation soit déjà fournie ou non, les Canadiens peuvent améliorer la résilience et réduire les émissions en utilisant des thermopompes plutôt que des appareils de climatisation. Les thermopompes remplacent à la fois les appareils de climatisation et les sources de chaleur. En hiver, elles réduisent les émissions de carbone provenant de la combustion de combustibles pour le chauffage. En été, elles consomment moins d’électricité et elles déshumidifient plus efficacement que les appareils de climatisation, ce qui réduit la pression sur le réseau et le rend plus résistant aux baisses de tension. »
Outre les Normes du bâtiment à carbone zéro du CBDCA, il existe plusieurs outils et ressources pour favoriser la résilience en plus de la réduction des émissions du carbone. Le Comité directeur LEED Canada du CBDCA s’est récemment réuni pour examiner ces ressources sur la résilience dans le contexte des modifications à apporter à LEED v4.1 BD+C Processus intégré de crédit (voir la section « Assessment for Resilience ») .
Jason Packer, associé principal et président de Recollective Consulting, est un membre bénévole de ce Comité directeur LEED Canada. Il nous a transmis ce sommaire fort utile des outils mis à la disposition des personnes qui cherchent à évaluer la résilience dans le cadre de projets de conception ou d’adaptation de bâtiments :
- Integrated Building Adaptation and Mitigation Assessment (IBAMA) a été développé par Ilana Judah, une architecte qui a effectué ce travail dans le cadre de sa thèse à l’UBC. Cet outil est maintenant disponible sous forme de petit guide de l’IBAMA, de Guide de référence de l’IBAMA et d’un outil Excel de l’IBAMA . L’IBAMA et les documents connexes sont protégés par une licence Attribution – Utilisation non commerciale – pas d’œuvre dérivée 4.0 International de Creative Commons. Le matériel est également disponible dans une série de vidéos en quatre parties qui explique comment mettre en œuvre les outils de l’IBAMA. Voir les vidéos ici.
- MBAR (Mobilizing Building Adaptation and Resilience) a été développé par B.C. Housing, RNCan, BC Hydro, la ville de Vancouver, et autres. MBAR et d’autres ressources sont disponibles sur le site Web de B.C. Housing.
- La ville de Vancouver exige maintenant que tous les projets d’aménagement remplissent une évaluation de la résilience. La ville de Vancouver fournit également un outil Excel afin que les projets de modification de zonage puissent détailler leurs décisions et plans de résilience.
- Le Protocole d’ingénierie du Comité sur la vulnérabilité de l’ingénierie des infrastructures publiques (CVIIP) et les ressources sont gérés par l’Institut de prévention des sinistres catastrophiques du Climate Risk Institute et de la Deutsche Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit GmbH. Le Protocole examine systématiquement les données climatiques historiques et établit des projections sur la nature, la gravité et la probabilité des changements et événements climatiques futurs. Il établit également la capacité d’adaptation d’une infrastructure individuelle, déterminée par sa conception, son exploitation et son entretien. Le partenariat du programme du CVIIP encourage l’utilisation du Protocole pour tous les types d’infrastructures à l’avenir. Le Protocole peut être utilisé sans frais pour tout projet d’évaluation des infrastructures publiques au Canada.
- Le Programme Bâtiments communautaires verts et inclusifs (BCVI) est un programme d’Infrastructure Canada qui soutient les rénovations, les réparations ou les modernisations visant à améliorer l’accessibilité et l’empreinte écologique des bâtiments communautaires publics existants et la construction de nouveaux bâtiments communautaires accessibles au public.