Plus vite vers le zéro, au Québec

Le CBDCA était à Montréal le 7 novembre dernier pour son premier Sommet Plus vite vers le zéroMC mc du Québec, un événement axé sur les défis et les opportunités de la décarbonation des bâtiments au Québec. Organisé au bureau d’Arup Canada à Montréal, cet événement qui affichait complet a offert des séances de réflexion conçues pour stimuler les conversations sur la décarbonation, couvrant les réductions globales de carbone, la bonne citoyenneté du réseau, l’évaluation des actifs et l’accès à la finance durable.

Le Québec figure parmi les provinces leaders en matière de certification de bâtiments durables, Montréal étant un précurseur parmi les grands centres urbains, grâce à des politiques ambitieuses visant à réduire la consommation d’énergie et les émissions des bâtiments. Mais comme l’ont souligné les experts réunis, le secteur du bâtiment québécois devra penser à long terme tout en capitalisant sur des mesures à effet rapide pour atteindre ses objectifs climatiques.

Un outil pour naviguer dans le changement

Le sommet a débuté avec un aperçu des dernières mises à jour de la Norme du bâtiment à carbone zéro mc – Design par Mark Hutchinson, Vice-président principal des programmes du bâtiment durable et de l’innovation du CBDCA. Les récentes mises à jour de la Norme BCZ – Design ont été effectuées pour refléter l’évolution des besoins du marché et pour tirer parti des nouvelles technologies et processus qui accéléreront les réductions des émissions de carbone. L’un des principaux domaines d’intérêt des modifications apportées à la norme concernait l’interaction entre les bâtiments et le réseau énergétique.

« Lorsqu’il s’agit de décarbonation, la bonne citoyenneté de réseau est un élément clé, c’est pourquoi la Norme BCZ-Design v.4 se concentre sur la réduction des pointes de consommation tout en garantissant que les objectifs de consommation d’énergie sont à portée de main », a déclaré Hutchinson.

L’électrification et la réduction de la consommation d’énergie étaient au centre de cette discussion. Les panélistes dont Etienne St-Cyr, Chef de la vigie énergétique à Hydro Québec, Marc-André Godbout, Directeur de l’expertise énergétique, à Énergir , Philippe Hudon, président et fondateur d’Akonovia, et Stéphanie Breton, Responsable technique chez Dunsky Énergie + Climat ont été unanimes sur le l’importance de réduire le stress et la congestion du réseau grâce à des bâtiments plus économes en énergie.

« Il y a une limite à la création d’énergie. La solution est de réduire la consommation », a déclaré St-Cyr. « Aujourd’hui, nous constatons des secteurs encombrés dans nos villes et la compression de la demande peut permettre à un plus grand nombre de personnes d’accéder au réseau et, à terme, réaliser la transition énergétique. »

Dans le contexte actuel, des outils tels que les normes BCZ du CBDCA peuvent aider les propriétaires fonciers, les équipes de projet, les exploitants d’immeubles et les investisseurs à s’orienter vers l’électrification.

« En trois ans, nous sommes passés de l’abondance à des bilans plus tendus. Le paysage de la gestion d’actifs a changé pour toutes les parties prenantes, notamment en termes de coûts. Les solutions sont là, il suffit de changer de perspective », a déclaré Philippe Hudon d’Akonovia.

Tracer le chemin

En deuxième séance, Valérie Anne Brouillard, Ingénieure séniore environnement et changements climatiques au Bureau de la transition climatique et énergétique du Ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques du Québec, Catherine Langlois, directrice du développement à SOFIAC, Conan O’Connor, directeur de projet à Purpose Building, et Sylvain Lepage, directeur général de la Fédération québécoise des municipalités, se sont concentrés sur la manière dont la planification de la transition peut soutenir la transition vers des bâtiments à carbone zéro. Les membres du panel ont partagé leurs points de vue et leur expérience en matière de planification de la transition sur les projets de rénovation, convenant que la réflexion stratégique permet de trouver un équilibre dans l’exploitation des réglementations pour libérer la valeur des actifs.

« Les codes et les réglementations évoluent, et les bâtiments publics et institutionnels doivent donner l’exemple alors que des lois entrent en vigueur pour encourager et soutenir une décarbonation à grande échelle », a expliqué Brouillard.

À mesure que de nouvelles réglementations en matière de bâtiment entrent en vigueur, des fonds devraient être mis à disposition. Cependant, maîtriser les cadres réglementaires et de financement peut être intimidant pour les débutants. C’est là que des entreprises comme SOFIAC peuvent offrir des conseils et débloquer des fonds pour soutenir des projets de la conception à la livraison grâce à une approche basée sur la performance qui ne nécessite aucun investissement et où les coûts du projet sont remboursés uniquement grâce à une partie des économies générées. Catherine Langlois a donné un bref aperçu de la façon dont les obstacles financiers, techniques et opérationnels peuvent être éliminés grâce à un plan d’action de décarbonation solide qui comprend des objectifs spécifiques en matière d’efficacité énergétique.

Investir dans l’avenir

Le panel final comprenait Serge Cormier, vice-président création de valeur, ESG et construction au Fonds immobilier de solidarité FTQ, Josée Lupien, présidente de Vertima et François Morin, directeur, Services bancaires commerciaux, financement immobilier à la Banque Nationale du Canada, et était axé l’accès au financement pour les projets de décarbonation. Les investisseurs considèrent de plus en plus les bâtiments durables comme une valeur plus sûre. Ainsi, des financements publics et privés sont mis à disposition pour soutenir de nouveaux développements et des projets de rénovation. L’obtention de fonds peut être davantage facilitée si les évaluations immobilières prenaient en compte de manière appropriée les investissements durables.

« Tout comme dans le secteur du bâtiment durable, les investisseurs du secteur financier se tournent vers l’avenir. Pour faciliter la transition, nous avons besoin de modèles de valorisation qui prédisent mieux la valeur des actifs verts », a déclaré Cormier.

Les panélistes ont souligné que, d’un point de vue financier, il est payant de s’attaquer au carbone aujourd’hui. Les entreprises souhaitent s’associer aux initiatives vertes et adoptent les principes ESG, ce qui rend les initiatives vertes attractives. En outre, de plus en plus d’institutions financières et d’investisseurs intègrent la durabilité dans leur processus décisionnel concernant les prêts et autres produits financiers. Les projets doivent faire preuve de diligence raisonnable et prouver qu’ils méritent la confiance des investisseurs. Les modèles d’évaluation doivent également évoluer pour mieux évaluer la valeur d’un bâtiment et c’est là qu’une norme fiable comme BCZ-Design s’avère utile. La certification de l’Investor Ready Energy EfficiencyMC (IREE) est un autre outil que les équipes de projet peuvent utiliser pour étayer leurs arguments en faveur de propositions de financement avec une validation par un tiers indépendant attestant qu’un projet a été développé par des développeurs de projets qualifiés et est conforme aux exigences du protocole de l’Investor Confidence ProjectMC (ICP).

L’événement s’est conclu par une réception de réseautage qui a permis de poursuivre les discussions dans une atmosphère détendue. Le CBDCA aimerait remercier tous les panélistes pour leur implication, les sponsors du sommet Mitsubishi Chauffage et Climatisation et Arup pour leur soutien, ainsi que tous les participants.

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