Les points à retenir de GLOBExCHANGE 2025 pour le CBDCA
Comment les chefs d’entreprise et les décideurs politiques façonnent l’économie propre du Canada – et pourquoi les communautés autochtones doivent avoir davantage leur mot à dire
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Alors que les entreprises sont de plus en plus contraintes de s’harmoniser avec les objectifs climatiques mondiaux, le débat sur le développement durable, la responsabilité des entreprises et la divulgation de renseignements par celles-ci et la croissance économique inclusive évolue. Ce changement a été pleinement mis en évidence lors de GLOBExCHANGE 2025, une importante conférence sur le développement durable qui s’est tenue à Toronto et au cours de laquelle des centaines d’éminents experts du climat, de chefs d’entreprise et de décideurs politiques se sont réunis pour discuter de l’avenir de l’économie propre.
Pour Thomas Mueller, président et chef de la direction du CBDCA, qui a participé à l’événement et animé une table ronde sur le bâtiment durable et le développement durable dans l’immobilier, trois thèmes principaux se dégagent : le bâtiment durable devient un impératif commercial, la divulgation de renseignements sur le climat par les entreprises s’étend et le leadership autochtone en matière de développement durable s’impose.
Le bâtiment durable devient un impératif commercial
Alors que le développement durable est depuis longtemps considéré comme une responsabilité des entreprises, les discussions qui ont eu lieu à GLOBExCHANGE ont clairement montré que le bâtiment durable fait désormais partie intégrante de la prise de décision financière et stratégique. Les organisations qui ont déjà adopté la certification LEED, l’absence de carbone et les bâtiments à haut rendement voient non seulement leurs coûts d’exploitation diminuer, mais aussi la demande des investisseurs se renforcer et le risque réglementaire se réduire.
La présence d’entreprises qui ne s’étaient pas encore engagées dans la voie du bâtiment durable est toutefois plus notable. Alors que les entreprises locataires, les prêteurs et les investisseurs accordent de plus en plus d’importance à l’efficacité énergétique et à la réduction des émissions de carbone, les entreprises qui n’intègrent pas le développement durable dans leurs décisions immobilières pourraient avoir du mal à atteindre leurs objectifs commerciaux.
Une étude récente du CBDCA montre que si les chefs de file de l’industrie reconnaissent l’urgence de la décarbonation de leurs bâtiments, l’incertitude et les difficultés de planification continuent de ralentir les progrès. C’est pourquoi le CBDCA offre un soutien aux organisations pour les aider à mener à bien cette transition, en fournissant les dernières informations et les derniers outils pour accélérer la décarbonation de l’immobilier et la planification des rénovations.
« Le message du marché est clair : le développement durable ne consiste plus seulement à faire ce qu’il faut, mais aussi à prendre des décisions opérationnelles intelligentes », déclare M. Mueller. « Les bâtiments écologiques attirent les investissements, réduisent les risques et augmentent les revenus. »
Les règles de divulgation de renseignements sur le climat font monter les enchères.
Le paysage d’établissement de déclarations sur le climat des entreprises au Canada est en train de subir un changement important. D’ici 2027, de nouvelles normes de divulgation volontaire sous l’égide du Conseil canadien des normes d’information sur la durabilité (CCNID) guideront les entreprises pour qu’elles rendent compte publiquement de leurs risques et de leurs émissions liés au climat. Le Canada s’harmonisera ainsi avec les cadres mondiaux tels que ceux établis par le Conseil des normes internationales d’information sur la durabilité (ISSB). Ces normes visent à accroître la transparence et la responsabilité des efforts déployés par les entreprises en matière de développement durable, ce que les investisseurs, les régulateurs et les consommateurs exigent de plus en plus.
Entre-temps, le projet de loi C-59, la loi canadienne sur la responsabilité, est déjà en vigueur, donnant à chacun un mécanisme pour contester les affirmations environnementales trompeuses. Les entreprises qui vantent leurs engagements en matière de développement durable dans leur matériel de marketing ou leurs outils de communication doivent désormais s’assurer que ces affirmations sont étayées par des données et des méthodologies vérifiables.
En fait, l’époque des « promesses de durabilité » touche à sa fin, car les investisseurs, les intervenants et le public veulent des preuves. Les entreprises disposant de certifications de bâtiment durable reconnues et vérifiées par une tierce partie, telles que LEEDMC ou les Normes du bâtiment à carbone zéroMC (BCZ), seront dans une position beaucoup plus forte que celles qui s’appuient sur des affirmations autodéclarées.
Bien que la Loi fédérale sur la responsabilité soit déjà appliquée, les entreprises ont encore la possibilité d’influer sur sa mise en œuvre. Les régulateurs sollicitent l’avis de l’industrie pour affiner les mécanismes d’application, en veillant à ce qu’ils soient à la fois efficaces et pratiques. Il n’en reste pas moins que le cadre est en place et que les entreprises qui ne parviennent pas à justifier leurs déclarations environnementales risquent non seulement de nuire à leur réputation, mais aussi de faire l’objet de poursuites judiciaires.
La loi introduit également un élément concurrentiel : les entreprises qui mènent des initiatives crédibles en matière de développement durable disposent désormais d’un moyen formel de s’opposer à leurs rivales dont les déclarations ne résistent pas à un examen approfondi.
Les points de vue des Autochtones sont essentiels pour susciter un véritable changement
La conversation à GLOBExCHANGE a mis en évidence une autre question importante : le leadership autochtone en matière de durabilité n’est pas seulement précieux, il est essentiel. Au Canada, les communautés autochtones sont depuis longtemps à l’avant-garde de l’intendance environnementale, menant des projets énergétiques et des initiatives de restauration et de gestion des terres. Pourtant, malgré ce leadership, elles n’ont souvent pas été incluses dans les décisions économiques et politiques qui façonnent l’économie propre.
Un domaine particulièrement urgent est celui du logement abordable, un sujet que le CBDCA explore dans son livre blanc, Deux millions d’habitations vertes : Veiller à ce que les nouveaux logements dont le Canada a besoin soient abordables, accessibles et durables. À cette fin, les organisations dirigées par des Autochtones continuent de plaider en faveur de solutions de logement qui soient à la fois durables et adaptées à leur culture. Il ne s’agit pas seulement de faire entendre la voix des Autochtones, mais aussi de savoir comment ils peuvent participer à l’aménagement de logements qui sont des exemples d’action climatique, de développement urbain et économique. Plusieurs grands projets dirigés par des Autochtones sont déjà en cours au Canada, notamment Sen̓áḵw et Jericho Lands à Vancouver.
« Les communautés autochtones sont à l’avant-garde de l’intendance environnementale depuis des générations », déclare M. Mueller. « Elles sont d’importantes décideuses et partenaires économiques qui contribuent à façonner l’économie propre du Canada. Le rôle qu’elles jouent dans l’aménagement de logements au Canada est un exemple d’une approche et d’une perspective différentes sur la façon de contribuer à l’élaboration de solutions durables dans le secteur de la construction, qui fonctionnent pour tout le monde. »