La Journée sur la Colline de 2024
Des leaders du bâtiment durable et des décideurs explorent les avantages économiques du développement durable.
L'équipe de plaidoyer du CBDCA on novembre 1, 2024
- Thème
- Sensibilisation
Comment le développement durable peut-il stimuler la résilience économique? Voilà la question qui a été au cœur de nombreuses discussions lors de la Journée du bâtiment durable sur la Colline, hier. Cet événement phare du CBDCA se tenait pour une troisième année consécutive. La journée a réuni des chefs de file de l’industrie et des décideurs qui ont examiné des stratégies pour des pratiques du bâtiment durable à valeur ajoutée qui améliorent les résultats environnementaux et économiques.
Tout au long de la Journée, le CBDCA a animé des discussions stratégiques avec des intervenants clés du secteur du bâtiment et des fonctionnaires. Thomas Mueller, président et chef de la direction du CBDCA, a prononcé l’allocution d’ouverture sur l’importance de la collaboration entre le secteur public et le secteur privé. Il a ensuite cédé la place à trois panels remarquables qui ont discuté d’aspects essentiels du développement durable.
Le premier panel, « 2023-2024 : l’année au cours de laquelle l’adoption des politiques du bâtiment durable s’est accélérée », a été animé par Josée Lupien, présidente de Vertima, et a réuni Jamie Dabner d’Introba, Hugo Lafrance de Lemay et Martin Luymes de HRAI.
Les panélistes ont fait le point sur l’année écoulée et ont examiné les défis de la mise en œuvre auxquels l’industrie est confrontée. La discussion a mis en évidence les écarts entre les ambitions politiques et l’état de préparation du marché, notamment en ce qui concerne les capacités de la main-d’œuvre et le développement des compétences.
«Nous avons l’impression d’avoir deux ans de retard », a fait remarquer Josée Lupien, en soulignant le manque de préparation et de formation de la main-d’œuvre et en résumant les commentaires du panel. « Comment pouvons-nous former la main-d’œuvre et faire en sorte qu’elle se sente à l’aise pour travailler avec les nouvelles technologies? Nous devons aussi adapter notre langage… C’est une question de résilience et d’une conversation plus rigoureuse sur le carbone intrinsèque. Les prochaines étapes seront importantes et c’est pourquoi il est formidable d’entendre tous ces experts aujourd’hui. »
Les panélistes ont également souligné le fait que les politiques n’évoluent pas toutes au même rythme sur les scènes fédérale, provinciale et municipale. Ils ont appelé à une plus grande cohérence au niveau provincial et ont invité l’industrie à sensibiliser les élus sur les technologies facilement disponibles, comme les thermopompes, pour faire avancer les objectifs de durabilité et atteindre l’abordabilité. Ils ont également souligné l’importance du renforcement des capacités de la main-d’œuvre pour favoriser une plus grande utilisation des nouvelles technologies.
Le deuxième panel, « Les politiques pour accroître le logement durable au Canada », animé par Aidan Grove-White de Strategy Corp., a suscité un dialogue franc sur l’intersection entre la durabilité et l’abordabilité du logement. Il a réuni Mike Andrade de Morgan Solar, Benjamin Dachis de Clean Prosperity et Perry Tsergas de Spark Advocacy.
Lors d’un échange particulièrement intéressant, les panélistes ont remis en question l’approche « Buckley », c’est-à-dire l’idée que les gens devraient accepter de payer des coûts initiaux plus élevés pour la seule raison que la durabilité est bonne pour eux à long terme. Les panélistes ont fait valoir que la durabilité d’un bâtiment peut et devrait être une question tellement simple qu’elle se discute autour de la table de cuisine. Ils ont ajouté qu’il faudrait mettre l’accent sur les avantages immédiats en termes de coûts pour les Canadiens plutôt que sur les gains environnementaux à long terme. Avec une telle approche, le bâtiment durable deviendrait une notion tangible pour des publics plus conservateurs.
« Peut-être pourrions-nous examiner différents outils politiques conviviaux pour les personnes plus conservatrices. Nous ne gagnerons pas si nous leur disons simplement que c’est bon pour elles », a souligné Aidan Grove-White en réfléchissant à la discussion des panélistes sur le besoin de recadrer les messages sur le bâtiment durable et à leur suggestion d’en rendre les avantages tangibles en cas d’arrivée au pouvoir d’un gouvernement conservateur.
Animé par Rachel McCormick de Ressources naturelles Canada, le dernier panel, « Décarboner les bâtiments, un virage mondial pour les entreprises et les gouvernements » a examiné comment les tendances du marché et les innovations politiques stimulent les stratégies pratiques de décarbonation dans le secteur du bâtiment et a souligné les réussites de la France comme modèle de mise en œuvre. Le panel s’est appuyé sur l’expertise de Dominika Czerwinska du World Green Building Council, qui a présenté le contexte mondial dans lequel s’inscrit le programme Buildings Breakthrough, de Ben Evans de l’US Green Building Council qui a parlé de l’impact de l’Inflation Reduction Act, et de Carole Semichon de l’ambassade de France au Canada, qui a expliqué le système français d’étiquetage des bâtiments et les approches de ce pays à l’égard du développement durable et du changement climatique.
Invitée à s’exprimer sur les principaux enseignements qu’elle tirait de la discussion, Rachel McCormick a souligné « l’importance de la collaboration en matière de normes et de la réflexion sur nos façons d’agir qui peuvent être mesurées au niveau international, ainsi que du leadership que l’industrie et les gouvernements doivent fournir ensemble ».
S’appuyant sur le message de Mme McCormick, M. Mueller a fait ressortir deux thèmes clés de la Journée sur la Colline de cette année. « Le premier est la collaboration : l’industrie et le gouvernement doivent travailler ensemble, et l’industrie elle-même doit travailler ensemble pour trouver les meilleures solutions qui permettront d’aller de l’avant », a-t-il expliqué. « La seconde est notre façon de communiquer la durabilité à la population canadienne. Au bout du compte, les gens font des choses qui sont avantageuses pour eux. Nous savons que le bâtiment durable leur sera bénéfique, mais nous n’avons peut-être pas suffisamment bien réussi à faire passer ce message. »
La Journée s’est terminée par une réception parlementaire parrainée par Julie Dabrusin (Parti libéral du Canada), Charlie Angus (Nouveau parti démocratique) et Mike Morrice (Parti vert du Canada), qui a été l’occasion de discussions informelles et de réseautage entre des chefs de file de l’industrie, des parlementaires et des experts de politiques. Le CBDCA remercie le député Morrice d’avoir pris la parole à la réception et partagé son point de vue sur le secteur du bâtiment durable.
Le CBDCA remercie tous les commanditaires, les participants et les députés, y compris le ministre du Développement international, l’honorable Ahmed Hussen, qui ont contribué à la réussite de la Journée du bâtiment durable sur la Colline de 2024. Les discussions et les engagements pris lors de cet événement joueront un rôle crucial pour faire progresser le programme du bâtiment durable du Canada et soutenir la résilience économique du pays par le développement durable et les membres catalyseurs.